dimanche 16 novembre 2008

12 Octobre : train-train pas quotidien

Hello!
Puisque je n'ai absolument pas eu la possibilité de faire de l'actualité au-jour-le-jour, je me retrouve à faire un texte qui va encore parler du mois précédent. Toujours pareil.
En fait, je me rends compte qu'un Blog, c'est surtout un moyen supplémentaire d'avoir des regrets.
Le 12 Octobre, nous avons fait un voyage touristique intra-Serbie. Une journée à Sremski Karlovci, dans le nord, vers la Hongrie. La ville est charmante, mais ce qui fait la valeur du voyage, c'est aussi le moyen de transport. Si on tombe bien, et c'était notre cas, on a droit à un train à vapeur, un vrai.
La ligne s'appelle "Romantika", et ce train roule un week-end sur deux.
C'est une expérience intéressante, qui fleure bon l'amusement enfantin.

Déjà, la vision de la locomotive avant le départ est assez grisante. Elle est exactement "comme avant", très bien entretenue, bielles luisantes, la cabine avec toutes les commandes, hum, primitives, et la gueule de la chaufferie, la vapeur sortant d'un peu partout, l'énorme tas de charbon dans le wagonnet suivant la motrice, les mécanos format Jean Gabin en bleu de travail d'époque, ça a de la gueule. On est bien content d'être sur le quai, attendant le sifflet. C'est gamin, mais on ne connaît ça que par les maquettes et les films.
D'ailleurs un paquet de photographes et d'admirateurs sont présents, juste pour voir le départ.
Pas beaucoup de confort, tout l'intérieur est en bois pour la seconde classe, mais les sensibles peuvent aller en première.
Le départ donné, ça bouge, ça fait du bruit de partout, mais ce n'est pas un tortillard, c'est une loco puissante, et ça va assez vite à plein régime. En tout cas c'est grisant.
3 choses m'ont particulièrement étonné : le plaisir de se poster sur les plate-formes entre wagons à l'air libre, l'odeur de la fumée de charbon et surtout les escarbilles qui volent un peu partout. Je ne réalisais pas le danger de la chose, mais mon pull-over en laine a depuis quelques trous. C'était périlleux les voyages, avant.
Ensuite, la petite ville de Sremski Karlovci nous a accueillis pour la journée. Ambiance plus tranquille qu'à Belgrade, la taille y est pour quelque chose, mais les mentalités aussi. Les habitants de cette région, la Voïvodine, sont réputés pour leur flegme. L'architecture rappelle plus les fioritures de l'empire austro-hongrois.
Je conseille le vieux lycée historique, toujours en fonction, mais visitable les jours non-ouvrables. Les intérieurs sont très colorés, parcourus de motifs, bref c'est assez chargé, mais de bon goût.
Nous avons ensuite délicatement dévoré de bonnes viandes, tripes et poissons grillés sur la place du village, avant d'aller se promener au bord du Danube. L'endroit est joli, si l'on occulte un complexe hôtelier que je qualifierais de pharaonesque.
L'hôtel n'est pas si moche en fait, puisqu'inspiré d'un châlet savoyard (voyez vous-mêmes), mais au bord du Danube, à l'arrière et sur des centaines de mètres, ils ont construit une sorte de grand embarcadère à étages -imaginez une base de sous-marins extérieure- toute en béton de moyenne qualité. Ses promoteurs doivent y voir une promenade romantique, mais le béton armé, c'est pas sexy. Je ne mentionne pas quelques bas-reliefs "ammonites et coquillages" qui seraient kitsch si le béton était coloré.
Juste à côté, heureusement, une paillotte qui accueille les nombreux pêcheurs du coin et une grande terrasse offrent un peu plus d'authenticité et de calme. Il faut dire que l'hôtel accueillait un mariage.
Et enfin, nous avons fait un tour en bateau en compagnie d'un best-of de Bob Marley, pour clôre cette très belle journée hors de Belgrade.
Au revoir !

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