jeudi 16 octobre 2008

Policija !

Ici, j'ai envie d'écrire quelques milliers de mots sur nos amis les policiers d'ici.

Résidant plus de 3 mois ici, il me faut un titre de séjour, donc des papiers à faire. C'est partout pareil. Et c'est même très proche du système français.
Nous avons donc fait des photos de ma tête, mal rasée et mal coiffée, on a visité 3 bureaux, on a payé deux taxes, rempli des déclarations.
Rien de bien difficile, étant marié à une serbe, tout se passe sans encombres. Mais Divna était surprise qu'ils veuillent une entrevue pour nous poser des questions, et même qu'ils veuillent passer visiter l'appartement. Elle l'a même fait remarquer, arguant que la Serbie n'est pas la France. Mais le brave policier en charge nous a bien expliqué que son bureau croulait de dossiers et que la Serbie attire énormément de monde. J'aimerais le croire.
Un élément à mettre à son crédit, il y avait toujours au moins un chinois dans le même bureau que nous. Ils débarquent, et ça se voit.
La visite à l'appartement (le 15 Oct) fut rapide, rien de répréhensible chez nous. Même Lena a fait des sourires. Elle comprenait sûrement qu'il en allait de notre survie. Elle est intelligente, cette petite.
Et puis la police c'est aussi faire régner l'ordre dans la rue.
Ils sont assez présents en ville, et assez redoutés (sauf peut-être par les grosses cylindrées allemandes, car elles peuvent contenir des gens influents, voire malhonnêtes).
Et si on en voit en groupes casqués à chaque gros carrefour avec des boucliers plexyglass, c'est qu'il y a un match de football, ou qu'il s'est passé quelque chose d'important à propos des sujets sensibles (rappelons-les : le Kosovo et le TPI)
Au moins, on ne voit pas de militaires patrouiller comme en France.
En tout cas, aucune inquiétude dans les rues, je me sens très à l'aise. Même lors des 2 manifestations publiques d'ultra-nationalisme (boouh!) auxquelles j'ai assistées, tout s'est déroulé calmement. Pas de tensions palpables, et pourtant je sais que dans les têtes, les pressions sont bien présentes, le sentiment d'injustice internationale est toujours là, et la vie est dure.
Mais je m'éloigne.
Anecdote 1 : Mirna, la soeur de Divna, arrivait de Norvège le soir du 29. J'ai proposé de faire le taxi, car je suis le seul à posséder une voiture. Nous sommes partis à 3 : Divna, Milan (l'ami de Mirna) et moi. Hélas, à un virage, j'ai hésité entre 2 rues et la réponse de Divna fut un peu longue à venir. Je me retrouvais donc un peu entre 2 voies, et ça n'a pas échappé à un policier en faction au virage. Il m'a fait signe, je me suis garé illico, et il nous a rejoints pour me demander les papiers. Evidemment, je n'avais pas mon passeport sur moi.

Situation plutôt inquietante pour moi, leur réputation est peu flatteuse.
Il demandait donc quelques milliers de dinars, tout en faisant savoir de façon "discrète" qu'il pouvait faire un arrangement pour ne pas nous compliquer les démarches.
Lire : je prends mon bonus et je ferme les yeux sur l'absence du passeport.

Mes 2 compères ont bien parlementé pour m'exonérer, Divna a même tendu 6 dinars, pensant qu'on n'avait pas plus sur nous (heureusement que je n'ai pas parlé des 2000+ dinars dans ma poche, mais je ne pensais pas que c'était pertinent, je comprenais peu de choses). Je nous voyais déjà coffrés pour insulte.
Mais lui, non, il lâchait prise et nous a envoyés vers son collègue -"allez vous arranger avec le patron", sagement assis dans leur voiture. "Patron" n'a presque pas bougé en nous écoutant, il a surtout demandé d'où je venais et enfin, magnanime, il nous a pardonnés. Il avait sûrement le sentiment que je n'avais tué personne.

Je venais de comprendre qu'ils sont très/trop stricts avec les étrangers. A moi d'être plus affûté au volant.
Anecdote 2 : Invités chez un collègue de Divna dans un quartier réputé pour son manque de parkings, je me suis garé sur un trottoir, comme tout le monde. Nous avons payé le stationnement par SMS, ça se fait beaucoup ici. On a payé pour 2h, et nous en sommes restés 3.
La voiture avait un peu changé, un papillon sur le pare-brise, et un essuie-glace avant tordu. On suppose que le policier part du principe que le riche français pourrait payer 3h, et qu'il ajoute une petite note personnelle lorsque celui-ci ne le fait pas. Me voilà averti, là aussi.
Moi je comprends assez bien, tant que ma plaque d'immatriculation "F" ne m'expose pas à un traitement pire que les plaques "SRB".
Aux dernières nouvelles, l'essuie-glace va bien, et je ne paierai sûrement pas les 1550 dinars (env. 20€), car ils ne peuvent pas me retrouver, haha ha !
Mais j'espère bien arrêter là ces anecdotes, souhaitez-moi bonne chance !

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